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Literatur: Romains
Literatur: Revue des Poètes
Cependant la situation n'est pas désespérée. Nos aïeux ont eu à traverser d'aussi lugubres périodes. Le mal est guérissable pourvu qu'on ait le courage de l'attaquer. Il faut d'abord mettre un peu de probité dans la littérature. Plus d'imitations, ni d'artifices! La sincérité doit être notre vertu fondamentale. Disons franchement: "Il fait froid" et non "l'âcre baiser du gel ensanglante mes joues". Disons "les feuilles tombent" au lieu de "l'agonie des frondaisons constelle l'air torpide". Le bénéfice déjà ne sera pas mince. Les talents d'envergure limitée se contenteront de déclarer qu'il fait froid et que les feuilles tombent. On ne leur accordera pas du génie pour cela, mais on se plaira à saluer leur honnête modération.
De la sorte, même si nos poètes n'acquièrent pas l'inspiration qui leur manque, ils ne grugeront personne et seront des ouvriers estimables. Mais l'inspiration est prête à venir. L'époque actuelle recèle nécessairement quelque chose de particulier et d'original, de profondes réalités qu'on néglige pour des fictions fatiguées et de vieilles chimères bancales. Il y a quelques années seulement que les rêveurs se sont aperçus qu'il existait des hommes. Par malheur cette découverte ne nous a valu que des discours déclamatoires et versifiés, à peine supérieurs à ceux qui [208] retentissent depuis un siècle dans nos assemblées parlementaires, ou des tirades philosophiques qui n'auraient pas rendu Auguste Comte jaloux. Non, la société moderne n'est responsable ni de l'humanisme, ni de l'intégralisme. Elle attend encore qu'on veuille bien exprimer ses sentiments les plus essentiels. Nos moins mauvais poètes sont d'incorrigibles individualistes. Alors même qu'ils ont l'air de renoncer à eux et de se tourner vers la vie, ils ne font qu'en contempler le pittoresque, qu'en amuser leurs yeux, ou que déverser sur elle les flots intarissables et troubles de leurs spéculations. Ils traversent la ville sans oublier leur personne et leur âme. Comment s'étonner qu'ils ne comprennent point!
Et pourtant jamais ne s'offrit matière plus riche et plus neuve. Avec les derniers développements de la civilisation, notre façon d'être s'est complètement transformée sans que la poésie daignât en tenir compte. La vie collective a pris, en fait, la prépondérance sur la vie individuelle. Les hommes ont multiplié les occasions d'agir et de sentir ensemble. Ils travaillent ensemble dans les usines et les bureaux; ils se réjouissent ensemble dans les salles de spectacle. La politique les rapproche plus qu'elle ne les désunit. L'élection du moindre mandataire peut amener un grand nombre d'esprits et de corps à s'entasser entre quatre murs, à mêler leurs souffles, leurs passions, leurs existences pendant des minutes ou des heures. Dans le groupe d'hommes vaste et permanent qu'est la cité naissent et meurent ainsi des groupes partiels et éphémères, comme l'assemblée publique, l'assistance d'un théâtre, la foule d'un boulevard. Et tous ces groupes éprouvent des sentiments unanimes de même que chacun de nous est ému de sentiments particuliers.
Dennoch ist die Lage nicht aussichtslos. Unsere Ahnen mussten ebenso düstere Zeiten durchmachen. Das Übel ist heilbar, vorausgesetzt, dass man den Mut hat, es anzupacken. Man muss zunächst etwas Rechtschaffenheit in die Literatur bringen. Keine Imitationen mehr, keine Kunststücke! Die Ehrlichkeit muss unsere fundamentale Tugend sein. Sagen wir ungeschminkt: "Es ist kalt" und nicht "der herbe Kuss des Frosts färbt blutrot meine Wangen". Sagen wir "die Blätter fallen" anstatt "das sterbende Laubwerk übersät die matte Luft". Schon hier wird der Nutzen nicht gering sein. Die Talente von kleinerem Format werden sich mit der Aussage zufrieden geben, dass es kalt ist und dass die Blätter fallen. Man wird ihnen dafür nicht Genie zuschreiben, aber wir werden ihre ehrliche Mäßigung gerne willkommen heißen.
Auf diese Weise werden unsere Dichter, selbst wenn sie die ihnen fehlende Inspiration nicht erlangen, niemanden betrügen und schätzenswerte Arbeiter sein. Aber die Inspiration kann schnell kommen. Die gegenwärtige Epoche birgt notwendigerweise etwas Besonderes und Originales, hintergründige Wirklichkeiten, die man vernachlässigt zugunsten verbrauchter Fiktionen und alter, unhaltbarer Einbildungen. Die Träumer haben erst vor einigen Jahren gemerkt, dass es Menschen gibt. Unglücklicherweise hat uns diese Entdeckung nur deklamatorische und versifizierte Reden beschert, die kaum denen überlegen sind, die [208] seit einem Jahrhundert in unseren parlamentarischen Versammlungen widerhallen, oder philosophische Tiraden, die Auguste Comte nicht neidisch gemacht hätten. Nein, die moderne Gesellschaft trägt keine Verantwortung weder für den Humanismus noch für den Integralismus. Sie wartet noch darauf, dass man ihre wesentlichsten Empfindungen ausdrücken möge. Unsere weniger schlechten Dichter sind unverbesserliche Individualisten. Selbst wenn es den Anschein hat, dass sie sich selbst zurücknehmen und sich dem Leben zuwenden, machen sie doch nichts anderes als sich dessen pittoresker Seite hinzugeben und ihre Augen daran zu erfreuen oder den unversiegbaren und trüben Schwall ihrer Spekulation darüber auszuschütten. Sie gehen durch die Stadt, ohne ihre Person und ihre Seele zu vergessen. Was Wunder, dass sie nichts begreifen!
Und dennoch bot sich niemals ein reicherer und frischerer Stoff an. Mit den letzten Entwicklungen der Zivilisation hat sich unsere Lebensweise vollständig gewandelt, ohne dass sich die Poesie dazu herabgelassen hätte, dergleichen zu berücksichtigen. Das kollektive Leben hat tatsächlich die Übermacht über das individuelle Leben gewonnen. Die Menschen haben die Gelegenheiten vermehrt, zusammen zu handeln und zu empfinden. Sie arbeiten zusammen in den Fabriken und den Büros; sie amüsieren sich gemeinsam in der Theatersälen. Die Politik vereint sie mehr, als sie sie trennt. Die Wahl auch nur des kleinsten Mandatsträgers kann eine große Zahl von Köpfen und Körpern dazu bringen, sich in vier Wänden zusammenzudrängen und für Minuten oder Stunden ihren Atem, ihre Leidenschaften und ihr Leben zusammen zu bringen. In der riesigen und beständigen Menschengruppe, welche die Stadt bildet, entstehen und vergehen auf diese Weise partielle und kurzlebige Gruppen wie die öffentliche Versammlung, das Publikum eines Theaters oder die Menge auf einem Boulevard. Und diese Gruppen haben homogene Gefühle so wie jeder von uns bewegt ist von besonderen Gefühlen.
(Übersetzung: Rudolf Brandmeyer)
Erstdruck und Druckvorlage
Revue des Poètes.
Jg. 8, 1905, Nouvelle série Nr. 9, 10. September, S. 206-208.
Gezeichnet: Jules Romains.
Unser Auszug: S. 207-208.
Die Textwiedergabe erfolgt nach dem ersten Druck
(Editionsrichtlinien).
Revue des Poètes online
URL: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32858717n/date
Werkverzeichnis
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Récit de la vie unanime.
In: Le Penseur.
Jg. 5, 1905, Nr. 6, Juni, S. 225-229.
URL: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32834980k/date
Romains, Jules: Sur la Poésie actuelle.
In: Revue des Poètes.
Jg. 8, 1905, Nouvelle série Nr. 9, 10. September, S. 206-208.
URL: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32858717n/date
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URL: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb328604173/date
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Literatur: Revue des Poètes
Décaudin, Michel: La crise des valeurs symbolistes. Vingt ans de poésie française 1895 1914.
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Edition
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